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Vaginisme : des solutions pour mettre fin à la peur de la pénétration

Certaines femmes ont une peur panique de la pénétration. Ce trouble peut être surmonté en combinant la kinésithérapie et une thérapie cognitivo-comportementale.

Comme la fleur tropicale Mimosa pudica, qui se referme au toucher en quelques secondes, le vagin de certaines femmes se contracte pour empêcher la pénétration. Ce trouble sexuel, appelé vaginisme, a déjà été décrit au XIXe siècle. Il est défini par la contraction réflexe du muscle périnéal. La tension dans les muscles est si grande qu’il est impossible d’insérer un doigt ou un tampon sans provoquer de douleur. Le vaginisme n’a rien à voir avec des anomalies vaginales ou des maladies gynécologiques.

C’est une situation angoissante que vivent les femmes qui souffrent du vaginisme. La souffrance est réelle, car elles n’ont pas une vie sexuelle normale, et parfois cette situation met la relation avec leur partenaire en danger. Et c’est lorsque le couple est en danger que ces femmes réagissent et vont consulter. Elles le font également lorsque le besoin de connaître la maternité est là. On estime que 1% des femmes est concerné.

Les causes et les symptômes du vaginisme

On diagnostique plus fréquemment ce trouble chez les jeunes filles lors de la première expérience sexuelle, mais on peut le retrouver également chez les femmes ayant déjà eu des rapports sexuels.

L’une des causes principales du vaginisme est la peur. Elle est associée à des préjugés négatifs de l’activité sexuelle ou à des tentatives douloureuses de pénétration.

D’autres causes relèvent des domaines psychologiques et socio-pédagogiques. Par exemple, une éducation sexuelle dysfonctionnelle et des tabous culturels décrivant la sexualité comme dangereuse et douloureuse peuvent arrêter le développement de désirs sexuels physiologiques et entraîner des réactions physiques involontaires. Par conséquent, ce trouble est le résultat de croyances erronées ou fausses du sexe ou du corps, ou d’une mauvaise connaissance du corps de la femme ou du fonctionnement du vagin. La pénétration est associée à un acte déplaisant.

La gravité du vaginisme dépend de trois éléments principaux que le gynécologue-sexologue détermine au moment du diagnostic initial :

• Le degré de la phobie : léger, moyen ou élevé. Tout dépend de votre situation psychologique, de votre niveau d’anxiété et de stress, et de la qualité de votre relation affective avec votre partenaire.

• L’intensité des spasmes musculaires

• La présence et le niveau de gravité de facteurs psychosexuels, personnels ou du couple.

Les spasmes involontaires des muscles du vagin pendant les rapports sexuels sont les symptômes les plus importants du vaginisme. La femme ressent également de grandes difficultés et de fortes douleurs lors des rapports sexuels.

Elle peut également ressentir après l’insertion d’un tampon ou d’un spéculum, une sensation de brûlure, une sensation de picotement, suivi d’anxiété et de perte de libido.

Ce trouble sexuel peut être causé par :

• des infections urinaires à répétition entraînant des tensions vaginales

• une réponse à une douleur vulvaire qui vient solliciter les capteurs de douleur

• points de suture post-partum

• la ménopause qui entraîne une sécheresse vaginale et réduit la flexibilité vaginale

• infections vaginales

• une malformation du vagin

Comment soigner le vaginisme ?

Il est important de consulter un gynécologue pour un diagnostic complet de l’état de la personne concernée pour identifier les causes et les origines de son trouble. Des discussions avec un sexologue et un psychothérapeute peuvent vous aider à choisir le traitement le plus approprié à l’état de la personne. Il faudra vite consulter, car ce trouble sexuel peut devenir chronique avec le temps.

Le traitement du vaginisme se fait généralement à trois niveaux : pharmacologie, rééducation et sexologie. On a recours à la chirurgie que si la femme a un hymen fibreux et rigide qui forme une véritable barrière mécanique. Dans ce cas, le chirurgien fait une petite incision dans l’épaisseur du péritoine.

L’approche thérapeutique dépend essentiellement de la cause profonde de la maladie. Le traitement consiste à traiter les causes du vaginisme, comme les phobies et les spasmes musculaires, et à éliminer les causes psychologiques, personnelles ou conjugales qui ont contribuent à l’apparition de ce dysfonctionnement sexuel.

La pharmacothérapie est réservée au vaginisme organique, mais la psychothérapie est plus recommandée pour traiter les problèmes émotionnels. Il s’agit de permettre à la femme de se reconnecter avec son corps et de limiter les spasmes. On agit dans le même temps sur l’imaginaire sexuel des femmes et sur la dynamique des couples. Le but est d’améliorer la capacité d’acceptation de la pénétration de la femme.

Dans de nombreux cas, la combinaison de médicaments et de psychothérapie est très efficace. Le vaginisme devient un problème de couple, il est donc important de rencontrer le partenaire de la femme concernée.

La thérapie cognitive est également une approche intéressante. On retrace ainsi les causes du handicap et les facteurs psychosociaux qui ont contribué à sa survenance. Il existe également des techniques spécifiques de relaxation musculaire comme les techniques de respiration et les techniques de contrôle musculaire.

La prise en charge des femmes souffrant du vaginisme est basée sur l’écoute de leurs peurs et la découverte active de leur corps. La première phase est de se réapproprier cette zone intime pour qu’elle ne soit plus un tabou. Avec l’aide d’un kinésithérapeute spécialisé en pelvi-périnéologie, la femme apprend à connaître son sexe sur des planches anatomiques, et à connaître son corps en s’examinant ou en s’observant avec un miroir. Le kinésithérapeute proposera également des exercices de relaxation qui vont aider à détendre le périnée et guider dans la découverte de soi.

Lorsque la femme réussit à se toucher, on peut lui suggérer d’utiliser un dilatateur vaginal, un dispositif médical en forme de tampon. Le but n’est pas de dilater le vagin, mais de montrer à la femme que son vagin peut être pénétré par un pénis masculin sans causer de douleur.

On estime qu’une intervention professionnelle compétente peut aider à régler le problème dans 93 à 96 % des cas.

Des solutions psycho-sexuelles

En plus de ces approches physiques, un soutien psychologique est indispensable. Même la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et l’hypnose peuvent aider ces femmes à changer leur pensée automatique, leur peur et le comportement qui en résulte.

Cette rééducation sexuelle a donné de bons résultats. Selon la littérature scientifique, après 6 à 7 séances de kinésithérapie et de TCC, plus de 4 femmes sur 5 ont pu avoir des rapports sexuels.

Notez-le bien, il est tout à fait possible de vaincre le vaginisme.

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